Encadrer le temps

Vue de l’installation, acrylique et huile sur toile et bois, 2008
L’installation in situ Encadrer le temps présente un dispositif constitué de trois tableaux. À notre gauche, un tableau encastré dans la fenêtre réinterprète une vue ancienne de Montréal qui évoque ce que nous aurions aperçu de cette fenêtre dans les années 1920. Cette « toile partiellement translucide est encadrée par une imitation peinte d’un cadre ancien. À droite, le même type de cadre vient enchâsser la vue actuelle. Enfin, sur le mur en vis-à-vis, un tableau ovale toujours bordé d’un faux-cadre où est représentée la découpe visuelle qu’aurait restitué un miroir placé à cet endroit, montrant donc partiellement la vue ancienne, mais où s’immisce une vision de l’avenir ».
L’œuvre propose un dialogue entre le passé, le présent et l’avenir filtré par l’imaginaire. Le tableau de gauche Nostalgie urbaine est traité comme un vitrail traversé par la lumière du jour qui change au fil du temps. Le traitement du tableau-vitrail suggère une sacralisation du temps. La vue ancienne est tirée d’une photographie des studios Notman de 1926-27 appartenant au Musée McCord. La réinterprétation en peinture passe par des manipulations numériques qui ont laissé des traces de pixellisations peintes. L’aspect verdâtre de l’ensemble associé au passage du temps suggère aussi une époque où le monde était plus « vert ». Le tableau de droite, intitulé 050608 (date d’ouverture de l’exposition) qui se trouve être un cadre peint, encadre un morceau de la réalité et invite le spectateur à regarder l’histoire qui se déroule, ici, maintenant. Le troisième tableau Miroir du temps qu’il fait représente un faux-miroir où l’on peut apercevoir une partie du tableau de gauche et une portion du mur ainsi qu’une vision du futur. Nous sommes face à une mise en abyme qui s’ouvre sur une autre réalité hors cadre.
Texte inspiré de Paul Bourassa (conservateur au Musée national des beaux-arts du Québec) qui a écrit un texte sur l’exposition.
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